Je capte des visages, qui au fil de l’instant et du croisement, pour mieux me parler se figent.
Je capte des instants, les mets dans ma poche sans m’essuyer la bouche du revers que je viens de prendre.
Je capte des bouches, elles vibrent autant que peut l’être le son de la discorde. Oscillation forcée, veiller mon ami ou trouver la tangente.
Je capte l’ami, par mon attitude accablante de mal-être je le condamne au doute, une tape de la main, petit chien qui a perdu sa route.
Je capte les routes, et vais bousculer les buissons, enfourche ta pioche, trouve ta nervure et trace un nouveau sillon.
Sam Lebrave
Illustration: Visage de « La femme aux yeux bleus » d’Amedeo Modigliani