J’avance. J’avance doucement mais décidé à aller jusqu’au bout.
J’ai cette appréhension. Comme une première fois.
De ne pas y arriver certainement. De faiblir dans les passages difficiles. Je ne sais pas. Je ne sais rien.
L’essence même de ce voyage est de ne pas savoir jusqu’où l’on pourra aller. Continuer par choix ou par nécessité. S’arrêter par peur ou par faiblesse.
Il faut avancer. Chaque centimètre parcouru suffit à vouloir poursuivre.
S’étendent de vastes étendues aux reflets dorés. Des reliefs doux et des lignes fluides. Tout, dans cette nature, évoque le trait d’un dessinateur romantique. Comme s’il avait, en évitant les angles, apporté de la douceur à son œuvre.
Je suis seul. Je sais qu’en me retournant je ne verrais pas même mes propres traces, seul signe de mon passage. D’autres ont peut être foulé cet endroit. Mais rien ne le laissera paraître. Chaque fois est une découverte. Quelqu’écart et le voyage prend une tournure différente.
L’avancée se poursuit mais progressivement le relief se fait plus présent. Le sol plus brûlant. Humide. Glissant.
Je peine à avancer.
C’est mon cœur qui me rappelle à quel point le moment est intense.
Je dois continuer.
Il n’y a pas, dans cette quête, de faux pas. Juste mes pas.
Le sol tremble. Comme si la terre frissonnait au contact du vent.
Toutes les lignes ondulent et se déforment avec cette magie de rester harmonieuses quelque soient leurs déplacements.
C’est cette interaction que j’attendais. La preuve que ce voyage à un sens.
Une chaleur intense m’envahit. Je fais corps avec les lieux. J’ai enfin effleuré mon but. Apercevoir le pied de l’arc en ciel, s’en approcher comme jamais en sachant qu’il est inatteignable.
Je regarde enfin derrière moi.
La découverte de cette nature charnelle me fascine.
Avec des reflets changeants, des volumes majestueux, des courbes subtiles…je suis envoûté.
Caresse d’un corps de femme
Jimbo