Cette histoire ne commence pas avec la sienne. Elle n’en a pas.

C’est le voyageur qui la découvre, et qui l’invente.
Lui, avec ses lunettes de soleil très noires et son petit chapeau mou; elle avec ses cheveux couleurs cocotiers et ses yeux de lagon. La femme vacances l’aide à rêver, douce à force d’être inconsistante, calme, illimitée. Terre d’accueil, toujours vierge pour celui qui la foule, elle est une espèce d’eldorado ou de mirage, qui console du quotidien… tant qu’elle ne devient pas quotidienne. L’ailleurs de sa jolie tête ne peut être ici. Et l’ennui, celui qui plombe l’ambiance à domicile, à la fin toujours repasse, même sur l’île-parenthèse.

La femme vacances joue à être un jeu, pose des énigmes, construit avec les nuages des labyrinthes, fait un tour de cartes. Animatrice de club, soirée mousse et bronzette, un jour vient où ses talents subtils tournent au mauvais goût. Elle a cru briller, mais le vacancier, au mieux, a bien ri.

Elle serait là, si elle pouvait! Mais elle n’existe pas.

Pour rassurer le visiteur en mal de quête existentielle, pour amuser le gogo lassé et pour verser un peu de son lait dans l’amertume des désirs secs…voilà pourquoi tant de beauté. La femme vacances comme décors, et puis la vérité comme maladie.
Il rentre chez lui.