Le mois de l’imaginaire a mis du soleil dans nos cœur en ce début d’automne maussade.
Les membres du second souffle n’ont pu que saluer l’initiative. Sans l’imaginaire, comment auraient-ils pu seulement faire votre connaissance? Ils seraient restés planqués dans l’ombre, tremblant de tous leurs membres à l’idée d’être découverts. Fées, chevaliers, sorciers, dieux mythologiques et autres personnages atypiques, issus de l’imagination fertile de nos auteurs préférés, ont donc quitté leurs lointaines contrées pour faire le show auprès d’un public tantôt curieux, tantôt mordu d’impatience. Le salon du livre de poche de Gradignan n’a pu que combler les attentes de fervents admirateurs des littératures de l’imaginaire, thème vedette de cette édition 2017. Alors quand les écrivains Pierre Pevel, Stéphane Platteau, Michel Robert et Olivier Gay se sont réunis pour explorer les différentes facettes de leur art, nous nous sommes empressés d’assister à leur conférence. Entre vannes et moments plus sérieux, l’assistance s’est régalée. Si les différents auteurs semblent avoir été marqués dans leur enfance et leur adolescence par l’intérêt pour la mythologie ou les civilisations perdues ( l’esprit d’Indiana Jones flottait d’ailleurs dans les lieux), Michel Robert a mis en évidence que son chemin vers l’écriture était surtout le fruit d’un manque dans la fantasy qu’il lisait. De celui ci, est née une fantasy qu’il ne trouvait pas dans les livres, une fantasy d’action, rythmée, proche du thriller. L’unanimité s’est faite sur la singularité de la fantasy française, marquée par l’histoire du pays et sa culture. Pierre Pevel s’appuie notamment sur des classiques de la littérature telle que Les Trois Mousquetaires d’Alexandre Dumas ou Fortune de France de Robert Merle. Son Paris des Merveilles, s’inspire largement dans sa structure des feuilletons du début du XXème siècle.
Et si vous pensiez qu’écrire de la fantasy impliquaient un fatras insondable de sorts sans cohérence aucune, que nenni. Olivier Gay a ainsi souligné et surligné l’importance d’être crédible, rigoureux avec un univers et des personnages cohérents. Stéphane Platteau a renchéri en expliquant que la contrainte de réalisme était finalement une occasion de raconter des choses originales et intéressantes et de se documenter. Le débat s’est ensuite penché sur la question animée de savoir si c’était les personnages qui faisaient le livre ou l’auteur (nous on soupçonne plutôt la grève des muses de favoriser l’émancipation des personnages contraints malgré eux d’être la créature de leurs auteurs). Si la majorité de nos écrivains ont souligné donc le rôle prépondérant de leurs réflexions à ce propos en amont, Olivier Gay a pour sa part déclaré que c’était bien ses personnages qui écrivaient le livre. S’il échafaudait des plans, alors il perdrait cette envie d’écrire. Bref un fervent supporter du front de libération de personnages de fiction…Et justement sur la difficulté d’écrire me direz vous ? Et bien toujours selon Olivier Gay, le plus dur, c’est les trois premières lignes. On vous le confirme à la rédaction de cette article…
Plus largement, un vrai plaisir pour Le Second souffle de déambuler à nouveau au milieu des stands avec des auteurs chaleureux, des visiteurs enthousiastes (la venue d’Harlan Coben a déchaîné les passions). Le salon du livre de poche est devenu un événement incontournable dans le monde littéraire, mettant dignement à l’honneur écrivains éclectiques et thématiques séduisantes. On aime ce festival à taille humaine, débuté il y maintenant 12 ans (c’était la 13ème édition cette année) de manière confidentielle et qui a su, malgré son succès grandissant, gardé une âme généreuse.
Green Fairy
Photo: De gauche à droite: Olivier Gay, Pierre Pevel, la médiatrice Aude Fleury, Stéphane Platteau, Michel Robert
J’étais sur Gradignan ce samedi là, malgré le fait que ne suis pas lecteur, l’attraction vers le Parc de Mandavit était forte (maudits panneaux jaunes, qui plus est pointaient dans toutes les directions…)
Merci Green pour ce partage 😉 le second souffle a été fièrement représenté et j’espère que vous avez eu une tonne de signatures (Harlan???).