Alone in Amsterdam, j’me suis payé le luxe d’un safari. Étrangère et far away from the mode de vie local, j’ai mis un bonnet chaud et des lunettes d’observation scientifique.

First, la ville elle-même. On reconnaît sa « nordicité » à sa lumière, qui accentue tous les contrastes. Pas étonnant qu’ici soit né le clair-obscur! Les façades sont hautes et étroites, black and white, à colombages ou vitrées. C’est un port du nord, dont on ne voit pas les docks, les vrais, les déglingues, avec les marins qui rêvent et meurent. On voit les péniches à nomado-citizen, qui peut-être ni ne rêvent autrement qu’en dormant, ni ne meurent ailleurs que dans leur lit, fût-il flottant. Les ponts et les canaux divisent et unissent.

Next, les gens. On reconnaît leur « nordicité » à ce mélange unique d’Anglais et d’Allemands: du genre à manger des beans en tongs avec chaussettes. Du genre à être écolos et à aimer les bibelots. A aimer les freaks, et les églises épurées. Seules des telles ascendances contradictoires pouvait donner aux hollandais le goût des sabots en plastique décorés avec des motifs Van Gogh. Ils paraissent flegmatiques. Et heureux d’être flegmatiques. Eux passent devant les vitrines rouges sans les voir. Les touristes viennent par bus entier voir l’attraction red light des femmes en cage. Entrez Mesdames et Messieurs! Venez voir le cirque de la vie! Et si vous croyez pouvoir en sortir c’est que vous n’avez jamais remarqué les postures aguicheuses des mannequins des vitrines de magasin. Hanches en avant, prêtes à être consommées. Le quartier rouge c’est déjà ton quotidien…m’enfin

Tout aussi visitées, les toiles et les dessins des masters de l’ancien temps, sont également exposées. Alone in Amsterdam, dans un musée ce n’est pas un drame! En tête à tête avec Rembrandt, look at me in the eyes! Et quels yeux! C’est le monde entier qu’ils ont vu et qu’ils reflètent. Alone in Amsterdam, sacrée randonnée sur les sentiers de la planète.

 

Valériane Des Voiles