Les entrailles à vif, je me sens avilie. Je souffre à en crever alors je supplie le ciel de me délivrer…C’était le deal après tout.. Ce ruban, qui me retient à la vie, est un fardeau qu’il me faut encore supporter. Je voudrais m’élever au dessus des cimes, sentir la pluie griffer mon visage, le tonnerre briser mes tympans, l’éclair frapper mon cœur. Le silence. L’inconscience.
Je me risque à ouvrir un œil. Ils sont tous là, autour de moi , à s’affairer dans un kaledioscope de couleurs. C’est presque beau mais je ne désire qu’une seule chose: la paix. Qu’on en finisse avec ce cauchemar éveillé qu’est ma vie…Mais par pitié, laissez moi m’en aller, bande de mécréants!!! J’ai pas toute la nuit devant moi … Cessez de vous acharner sur mon corps…Laissez mon âme convoler en justes noces avec le néant….Lui au moins sera clément. La douleur…celle qui vous brûle de l’intérieur, qui arrache les ultimes vestiges de votre dignité… La mort se mérite apparemment. Je dois faire mes preuves alors que j’offre généreusement de prendre la place d’un pauvre hère…. C’est bien une raclure…Oui, insulter la mort ne me vaudra pas une place en enfer…j’ai déjà touché le jackpot en naissant sur cette terre…
Ah les voilà qui vitupèrent dans tous les sens maintenant…Non mais sérieux, j’ai pas signé pour un passage hystérique dans l’autre monde! Je devais léviter vers les étoiles, me baigner dans leurs reflets argentés, me fondre dans l’harmonie syncopée de la voute céleste…Et ces crétins sont en train de tout faire rater…Hé, un peu de respect pour une mourante, c’est pas trop demander???? Et arrêtez de braquer cette sphère lumineuse sur moi, c’est inconvenant!!! Je rêve de la caresse du fleuve éternel sur ma peau…Mais j’ai si froid tout à coup …L’eau est glaciale, tellement glaciale…Je devine la ritournelle des cloches de Notre dame dans le lointain. Le moment est venu je crois….A moins que…
Green Fairy
Récit très imagé. Merci Green fairy!
Nous avons tous un peu de cendre sur les épaules, il faut vivre avec ca… Et si je la croisait dans ce nuage de fumée je lui dirai: « Tell me something, girl. Are you happy in this modern world »… départ hollywoodien qui laisse échapper autant de chagrin que de promesses, de fonds ou de dons ou de soi et je plongerai, puisqu’il faut plonger.