Rat de goût

Regardez moi, je brille je scintille de mille feux, l’artifice est mon Dieu. Odieux sont mes ennemis au nombre de deux: les autres et surtout les pouilleux. L’or n’est que métal précieux, l’argent j’en suis peu soucieux.

Je prie saint surfait pour ma beauté, mes traits parfaits, mon nez et mes seins refaits. 

Je sidère par mon manque de considération. C’est juste une incompréhension car, sans prétention de ma part, vous n’êtes que des bâtards.

Ça m’irrite, soi disant vous n’avez pas démérité ou fait  preuve de témérité avec vos « durs métiers ». Arrêtez! Il suffit d’hériter, d’être rentier ou banquier. 

Vivre dans une cité est un choix pas une nécessité.
Et pourquoi un carton pour s’aliter hormis l’été? J’aime l’originalité mais cette marginalité risque de te faire éternuer toi qui es trop dénudé tu vas le regretter. Vois aussi deci delà ces favelas. Si t’as pas atterri en taule, troque ton toit de tôle pour un 4 étoiles c’est moins étroit comme endroit. Là tu tiens à peine debout et le sol est fait de boue. Ça me rebute quel manque de gout! Tu n’as pas un radis et me traite de radin parce que ma redingote en daim est signée Pierre Cardin?! Quel dédain. Au contraire j’offre aux volontaires et de bon cœur ces chocolat à la liqueur qui m’écœurent. 

Je regarde cette grande bande de cabossés. Ils n’avaient qu’à bosser! Je veux ni vous embrasser ni vous embarrasser race de crasseux fracassés. Vous vous dites cassés, vous n’avez juste pas la classe innée et, avec la prestance d’une rascasse et le culot d’un bulot mettez vous au boulot! 

Depuis mon hublot je vous observe petits nabots. Je suis bobo pas matelot, je profite juste du matelas à l’avant de mon bateau nommé « Attila ». Verre de rouge à la main, j’arrose nos beaux lendemains. Inutile de dire que cette vie attire ou attise vos envies. 

Voyez le bon côté les empotés, la marche empêche de s’empater. Mais votre vie peu rêvée reste certes moins marrante qu’une virée en catamaran. Que vous soyez jeunes ou vieux vous êtes en vie soyez en joyeux. 

Petites pleureuse, votre but est d’être heureuses mais vous êtes des peureuses à la dignité limitée. 

Tous à moitié alcooliques à la recherche d’acolytes du même type, troquez vos troquets et soirées hippies épiques contre des courses hippiques huppées. 

Voyez ma carte de crédit, preuve que la couleur noir ne fait pas peur. Encore un leurre écœurant pour écouler vos pleurs.

Pour démarrer je dus narrer pour cesser de vous faire marrer mes études en école hors de prix où j’ai appris qu’être fils à papa est un parti prix. Vous n’êtes pas exempts de prendre exemple, quitte à vous déplaire, je le déplore. 
Malgré mon emploi du temps de ministre j’administre les conseils les plus avisés. Paraît il les avis sont divisés mais ceux pour qui ils divergent sont à ceux qui ne digèrent pas la vérité. Lorsque vous l’aurez acceptée, vous pourrez progresser sans pour autant accéder au succès. Pas de miracle pur et dur pour vous autres raclures mais une ascension permettra le passage du pas sage scélérat: celui du rat d’égout à rat de goût. 


Mélodie

Author Melodie

Dans Un monde ou le pipeau est couramment parlé, c’est une Melodie désenchantée qui vient ici se représenter. Vous trouverez quelques épisodes choisis du livret de sa vie: de l’ivresse à l’ivraie, sans entracte mais livré non sans trac. Certaines allitérations lui vaudront bien des altercations, veuillez donc rajouter quelques altérations: des bémols aux mots parfois rebelles qui ne feront peut être pas une Melodie du bonheur mais proposeront une prosodie à toute heure!

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