Est-ce une histoire de leçons? Lorsqu’on se fait arracher quelques battements de cœur, par un enchevêtrement de mots qui alignés donne une cohérence imparable? Ces phrases posées, limpides, efficacité certaine pour âmes encombrées. Puisses tu me faire un peu de place? Prêtes moi ton épaule et relève moi, un phare, une méditation à mon équilibre, imprègne moi.
Je ne suis pas loup solitaire, pourtant je te laisserai partir, conscient de la chance, de l’instant si près du précipice, mais tu étais là. Alors je garde juste de toi ces mots, et les porterai naïvement en étendard. La proue des pères, solidement accroché on navigue, on contemple, on écoute, on s’inonde aussi. Terrible miroir, tu nous montreras tout, des niaiseries qui aiguisent l’appétit aux rancœurs profondes qui nous hantent.
Il nous reste alors le choix des armes, panoplie fournie à souhait, dagues affutées, on demande pourtant encore quelques coups de meules, à se faire limer les oreilles, à n’y rien comprendre. L’étincelle s’immisce, comme des résidus de batailles passées, l’émotion de l’apprentissage est intact à se faire cartonner, discours après discours, leçon après leçon, à ce demander comment passer le flambeau, alors qu’on a pas tout à fait fini de sucer la moelle.
Merci, merci à vous mes pères, des ces chemins à n’en plus finir. J’aperçois le mien qui se mêle aux vôtres, loin de toute recherche de hauteur. Et je trouve déjà ces petites traces qui me succombent, comme un avenir arrivé, ma fin égarée, mais elle n’importera pas.
Sam Lebrave