Ce n’est pas une appartenance. C’est un fait, mes filles, mes sœurs, mes mères, mes amours, mes chéries. Comment le monde vous rabaisse sans cesse. Un poids omniprésent, qui m’effraie, une pensée lourde alors que toute votre vie vous subissez. Je le sens, le vois et le constate. C’est un mal ambiant qui consiste à se taper le cœur alors qu’on a déjà mal. Trop vêtue, ou trop peu. Trop coincée ou trop démonstratrice, trop soumise ou trop dominatrice, constat que ca ne va jamais. Et nous qui sommes nous? A accepter qu’elles se fassent sans cesse emmerder, quelle est notre arme, quelle est la direction de notre poing? Pourquoi sommes nous si résignés, à accepter dans un contexte parmi tant d’autres ce qui ne l’est pas? Sommes nous résignés à tel point que les respectueux se terrent, attendant un soulèvement, un exode ou un eden. Le miracle si ce n’est nous n’existe pas. Je ne sais pas quel mot serait le bienvenu, si ca doit être protection, bienveillance, ou vie commune, car c’est un fait derrière chaque femme qui encaisse il y a un mari, un frère, un homme, une paire de couilles qui a la haine, prêt à se transformer en Dexter, à ressortir les fourches ou à aller acheter un Uzi sur le darknet. On en est là, ou la tranquillité vacille et le pire cogne aux portes tant la pression est permanente. Serais-ce un réflexe de survie, une vengeance, ou un doigt tendu vers l’oppresseur? Là aussi je n’ai pas le mot. J’ai les poils qui s’hérissent à savoir comment on vous traite. Vous n’êtes ni femen, ni putes, ni soumises, ni Simone Weil, mais vous prenez cher! Dans le métro ou dans la rue, au boulot ou dans le cercle. Qu’est-ce qu’on attend pour se réveiller, et aller les déglinguer, les corbeaux de misère humaine, qui piaillent aux oreilles, font le plus de bruit et énervent?

Sam Lebrave

Illustration : Pixabay