Aller quoi mon Robert! La chair repousse!
Tu verras, bientôt, tu sentiras les caresses et l’herbe douce!
Tu sentiras le vent trop fort mettre des larmes dans tes yeux,
Et les cailloux trop durs sous tes pieds cagneux!

Aller mon Rodrigue ! Mon Michel!
Qu’ai-je besoin de savoir comment tu t’appelles!?
Ton nom, tu le retrouveras.
Sors ! car ici n’est pas le lieu de ta tombe! Va la chercher ta sépulture!
Fiche le camp mon Lucien! Casse-toi! C’est comme ça qu’on vit!
Casse-toi et vis!
Et vois que la chair repousse.

Aller mon Raoul! Tu la quitteras ta prison!
La chair ? La peau? Mais ça repousse! Même les tendons !
Un squelette qui pleure! Ça en deviendrait comique…

Aller mon Robert ou quel que soit ton nom!
Tu la retrouveras ta fleur douce, et ta chanson!
Avec tes os, tu peux déjà faire de la musique.

Aller mon Michel! J’ai oublié comment tu t’appelles!
Mais vas donc courir dans la brousse!
Tu ne resteras pas éternellement blanc !

C’est ainsi chez les vivants.

Valériane Des Voiles