Les armes à double tranchant, ça te connaît. Tu es maître en la matière. Digne des plus grands bretteurs, ta technique est sans faille.

Comme aux périodes les plus sombres, tu invoqueras les raisons les plus nobles, et par peur tu cèderas tes pleins pouvoirs.

Les mesures de rigueur tomberont comme une pluie fine et continue, celle qui berce au coin du feu, ne voyant même pas que la foudre a frappé.

Des vents d’amitiés aussi chauds soient-ils ne parviendront pas à te faire revenir, l’esprit s’étant échappé.

D’une main posée sur ton épaule tu y verras une agression, tu briseras alors chaque phalange jusqu’à être seule, repliée, forcément bien auprès du feu protecteur.

Des caresses de toile de verre tu te satisferas, car ce sont des caresses, et la perfection du coton n’est jamais aussi intense que trempé dans l’éther, alors dans le bonheur tu te noieras.

Un éclair passe, comme un sursaut à la réalité, mais ce n’est qu’un éclair. Il précède néanmoins le grondement, jeu de main qui trahit, jeu de jambe culbuté, une parade non assumée, tu entreverras alors les coulisses, derrière le rideau tout s’assombrit.

La caresse et la tonche, le compliment et l’injure, comme une balance qui te donne toujours le poids attendu, le mot sera juste et ira dans le mille, à chaque coup.

Alors tu joues à l’équilibriste à la croisée de la satisfaction permanente à apporter et de la crainte, abandonne toi.

Lorsqu’on ne discerne plus le brouillard des écrans de fumée, reste l’intuition? Sonder l’âme et révèle le besoin, frémir de vie ou sombrer?

Sam Lebrave

Illustration: AdinaVoicu, site Pixabay