Il sembla à Coco que le courant d’un coup se fit moins violent. Un peu d’air salé parvint à ses narines, et l’enfant à la coque de noix sût qu’il était en mer. Il avait déjà imaginé cette grande étendue d’eau dont parlaient certains de ses petits livres en pétales de pâquerettes. Mais il n’avait encore jamais vu la mer en vrai, en vrai.
Il ouvrît sa noix sur un coup de tête, pour découvrir l’horizon bleu. Des vagues toutes pleines d’écumes grandissaient au loin, et Coco, qui pour une fois, ne savait pas à quoi s’attendre, ne se prépara pas à affronter la tempête. Au contraire, il se fabriqua une petite voile en alvéoles de sa noix. Il était fier de son bateau qui ressemblait à ceux qu’il avait vu dans les histoires de pirates.
Mais le vent, tout à coup, gonfla, gonfla.
Avec sa voile déchirée, la petite coquille de noix vacillait, et Coco s’accrochait. La pluie, et l’eau de la mer, trempaient ses vêtements. Il bût la tasse, ce qui n’était pas facile pour Coco qui était si petit qu’il buvait généralement une seule goutte de pluie.
Coco vit encore un éclair puis plus rien, plus rien.
Combien de temps il dormit ? Nul ne le sait vraiment mais quelques goélands racontent que ce fût presque cent ans. Tout le monde sait que les goélands exagèrent toujours un peu, mais Coco dût tout de même dormir longtemps car lorsqu’il s’éveilla, il n’était plus le même.
Il était allongé sur une plage, et crût d’abord que sa chère noix était brisée lorsqu’il n’aperçût qu’un minuscule morceau de coquille sur le sable.
S’approchant pour pleurer le fin de son bien aimé logis, il avait réalisé que la noix était entière, et que c’était lui qui avait grandit. Maintenait qu’il était immense, et mesurait presque 1 mètre 70, Coco avait peur, d’une peur qu’il n’avait jamais connu lorsqu’il était haut comme un pépin de poire. Il était resté un moment, sa coque de noix dans la main, à pleurer et à se demander où est-ce qu’il allait vivre, vivre.
« Suis le chemin,
Trouve ta route,
Et prends ta noix au fond de toi,
Et prends ta noix au fond te toi »
Chanta la plage.
Alors Coco goba sa noix, et depuis, il avance avec au fond du cœur sa petite coquille.
Une autre fois, nous parlerons de ceux qui ont choisi de mettre leur coquille en carapace plutôt qu’au fond de soi.
Valériane Des Voiles
La magie du conte, qui conquiert les yeux des enfants qui n’en sont plus :).
Ca sera un plaisir de la partager avec celle qui l’est encore et qui écarquillera les siens à l’écoute…
J’imagine parfaitement une voix des plus douces sur ces mots, ou ces lignes posées sur un peu de papier kraft, des crayons de couleurs et 3 spirales.
Bravo
Je serais trop honorée qu’un enfant puisse entendre cette petite histoire pas plus grande qu’une noix. En attendant, si les adultes qui n’ont rien compris, et qui pensent encore que la coquille se porte sur la peau et non dans le cœur, pouvaient rêver un peu…