Tu te dis souvent qu’une fois plus riche, tu t’offriras la liberté dont tu rêves: les plages dorées privées; les routes infinies et l’horizon au bout; les amarres sans attaches; les belles plantes sans racines…
Mais, mon ami, la liberté, ne crois-tu pas que tu la payes, sans jamais pouvoir l’acheter? Elle te coûtera tant…Quoique riche en argent et en biens, tu sentiras que toujours son prix est élevé. Avec tes pièces sonnantes, un million ou même deux si tu veux, la liberté restera le même luxe pour toi que pour celui qui n’a que les monnaies menues. Ce que tu t’achèteras, toi, ce ne sera que le confort. Ou bien pire, l’illusion de la liberté dont tu te fais l’image. Tu t’achèteras l’illusion de pouvoir vivre sans travailler, comme si ta vie n’était pas l’employeur le plus exigeant qui soit! Tu t’achèteras l’illusion de pouvoir céder à tes envies passagères, comme si ta liberté pouvait s’abreuver à la source de tes rêves taris. Tu t’achèteras aussi la vitesse, comme si ta liberté était un but.
Tu achètes et tu vends déjà. Tu construis l’échange fictif de ta liberté de passer. Mais l’or que tu donnes au passeur est une babiole, puisque tu passes de toute façon, hélas!
Mon ami, la liberté, c’est un fait, se paye mais ne s’achète pas. Engagement du maintenant, tu te trompes si tu la prends pour un choix. Elle est ta maîtresse. Elle est un péril; une incertitude; un point minuscule et déterminé de l’espace et du temps. Elle est un moment bref, où tu seras à ta place.
Valériane Des Voiles
Moui moui… Excuse-moi,mais j’ai 16 ans et j’aimerais bien ouvrir une agence de trekking en thaïlande. Avec de l’argent je pourrais payer l’opération qui me permettrait de remarcher et de quitter les Yvelines… Alors oui, j’ai la liberté de tenter ça, mais si l’ascenceur est encore bloqué je serai libre au 5ème.
Evidemment, je n’existe pas, je ne suis qu’un fantasme, une idée romantique et adolescente. Rien que des mots…Comme la liberté que tu décris. Oui, le matérialisme a dévoré le monde et les aspirations, mais il te permet de vider ton sac sur des blogs alimentés au nucléaire…
Sans rancune,hein, je suis cynique.
Cher Spider-Jérusalem,
Je dois te demander pardon.
Nos textes se télescopent peut-être sans dialoguer vraiment.
Tu me parles, je crois, du possible et de l’impossible, dans un monde qui est tel qu’il est. J’ai voulu dans ce texte qui ne vide aucun sac, mais qui, pour tout dire a plutôt tendance à remplir le mien, parler d’une valeur. La liberté est une valeur. A ce titre, elle nous émeut. La liberté n’est pas celle avec un grand « L », dont on parle en politique, pour mieux encadrer la vie en communauté. La liberté sans majuscule est un élan, peut-être un peu adolescent -en cela tu as raison, mais je ne crois pas que l’adolescence de l’âme soit une mauvaise chose. L’esprit au complet n’est-il pas toujours jeune et vieux à la fois?
Je n’ai rien voulu décrire. Car pour décrire il faut avoir un œil scientifique, et je ne prétends que communiquer un sentiment. Pardon de n’avoir pas été assez claire^^
La liberté est une valeur, et le coût dont je parlais n’a rien à voir, en fait, avec la société matérialiste, ni rien à voir d’ailleurs avec la société. C’est une valeur de l’intime.
C’est la fission de l’atome qui porte ta réponse aussi, et si d’un mal peut naître le bien du dialogue, je crois que nous ne nous en tirons pas si mal.
Sans rancune évidemment, le cynisme j’essaie d’arrêter.