Je me sens aujourd’hui comme la tour de Pise. Toujours debout, un peu penchée. Les visiteurs me balancent des cacahuètes, ça peut toujours aider à subsister. Comme le rapport PISA de l’OCDE, sur une France un peu penchée, prête à gerber!
Que dit ce rapport, la France plonge dans un frénésie irrationnelle à entretenir une élite sociale et creuser les inégalités. Ce constat sur la consanguinité, car on ne peut la nommer autrement, m’attriste et me fais frémir.
Venant d’une contrée de vignes, je ne me suis jamais à proprement senti à ma place. La suite logique aurait voulu que je sois ouvrier, comme mon père, ou trimant dans les rangs pour une misère, été, automne, hiver, comme la norme l’indique pour ceux de mon rang.
Pourtant je suis là, avec vous à rêver. A rêver avec ces érudites que je n’aurai jamais abordé, je n’aurai jamais soupçonné vos existences.
J’ai précisément rêvé quand j’ai cru que ce combat était gagné. Fils de rien, j’ai profité de l’éducation pour tous, à penser au progrès, à un monde meilleur, loin des toits, si ce n’est avec les aristochats, loin des poutres, si ce n’est avec la vigueur qu’elles imposent, et ni avec les paradis artificiels que le rouge fait atteindre, chemin parcouru en litres pour une performance optimale. Ca vous fait oublier le fait d’y replonger chaque jour, à oublier jusqu’à son sang, sas famille, son amour.
Je fais ce que j’ai rêvé de faire, plus ou moins, je m’en contente. Je rêve de ce que je vais faire, tout de suite moins accessible, j’en ai au moins l’illusion. Simple question, profonde angoisse, ma fille pourra-t-elle dire de même?
Tour de PISA, tiens bon, ne t’effondres pas!
Devant la facilité, le moment et la gravité
Devant les écrans, instant de déchéance programmé
Devant la peur, le peuple creusera et pourra dans le trou te pousser
Comme une anomalie, tu tiendras, les laissant bouches bées
Aucune prière ne suffira, le soutien en nombre, les éclairés
Sam Lebrave