Merci, vraiment merci. Je ne te l’ai jamais dit, et je ne te le dirai jamais…

C’est une broutille à laquelle on se fixe ou on se dérive, on se débrouille et on s’imagine. Elle avait une dent cassée. Pas n’importe laquelle, celle qui m’a renversé. Elle avait la même, petit bout au coin sectionné. Il ne se remarque même pas, ce n’est rien, c’est le mien, je l’ai détecté. Le petit moi qui me chavire, qui m’a souri, ému, et emmené dans le passé. Celui du père, qui me manque, qui me hante, m’a fait tombé. M’a fêlé la dent, seul souvenir délaissé.
Elle m’a sourit, m’a fait rire, elle m’a libéré. Dans le poids et le risque elle m’a conforté, parcouru, finalement éveillé.
On utilise pas de lapsus pour se dire des vérités, des brisures assouvies et des ignorances retrouvées.
En quelques mots est apparu un homme d’un meurtri, le silence sorti d’un soupir, un amant qui se confondait en victime.
L’organe vascularisé, le contact s’établit. Sans temps de parole je voudrai retranscrire, et réfléchir la lumière captée.
Tu as été divine, et d’une demie dent m’a convaincu, perçu et croqué.

Merci

Sam Lebrave

Illustration: Pixabay