Poète, ou es tu?

Laissée, la place à l’autre clown qui joue avec ses sales ballons, sa terre bridée de drapeaux, univers encadré ou il trempe, un pion en herbe de se faire mal, de se pendre aux jambes, la commotion en un but, plus une raison. Un autre trip et tape dans les limites du conciliable. Un être qui s’accomplit en annonces et en combinaisons. Le cycle du bœuf, broies, rumine, paît l’antidote à mesure de la moisson. Prend des rentrons autour du pré, tâte le plaisir compliqué, emmêlé le temps d’une saison.

Tu t’en cognes de ramasser, tu l’appelle même, pour mieux te réveiller, jusqu’au contact, lumière éteinte pour cerveau étreint, ligoté. Le confort social pour l’annihilation de celui qui gratte à la frontale, qui remuait l’éphémère et un peu de matière grise au passage. Coincé dans la même galerie depuis des lustres, dans l’attente de la prochaine pépite, écosystème du brut, garde le là, au risque que la loupiote se tarisse et qu’il se perde dans l’abîme. Ce non invité du banquet, laissé au fond de la pelletée de bières que tu ingères au bruit des chandelles, des rambardes, et des minettes qui viennent prendre leur dose de testostérone, tu les mattes même sans envie comme un rire forcé sur une blague dégueulasse. Préfères tu les sensations de ton épaule qui empale leurs ventres? La boucherie n’est jamais très loin quand tu te flingues, précipite l’affaire en y mettant toutes tes passions.

Petit soldat qui déserte les lignes pour sauter dans les tranchées, court à la ruine! Je reviendrai te hanter, te dire des mots que tu ne pourras glisser sur le clavier, comme une supplique de désirs noués dans la gorge, un coup de plume dans le plus profond de tes sommeils. Je m’acoquinerai de te les souffler en phases d’euphories sportivement aseptisées, moments sans chiffon ni papier. Je te rappellerai surtout le regard de l’inspiration comme un vieux pont étroit en obligation, tu rendras la monnaie du pain quotidien, tu ne pourras t’échapper. Tu ne te détourneras, gaine la chaine et frictionne le sang, et en rime succomber.

Sam Lebrave