Et bientôt tout fini

Candidate à elle-même, blanche comme une page,

Blanche pour y voir ce que l’on voudra : un nuage ?

Demain noire des signes gravés pour le passé,

Et noire comme la peau lisse d’une Kali courroucée.

Tout sera fini, et toujours il faudra retourner la terre avant de semer. Fauchée, j’ai fauché l’été et les étés, j’ai été, j’étais ; déjà je ne suis plus, je fuis, je pleure, mais ce n’est plus. Il fallait finir, et ainsi les petites morts font la vie. Demeter toujours menace de rester en enfer. En fer, ma faux a fauché, j’ai fauté. J’ai été. C’est l’été, et quoi ?

Nous nous reverrons et quoi ?

Blanche et noire comme les blés fauchés, triste et fâchée comme ça. Contre toi. Je voudrais pouvoir être contre toi. Récoltée, fais moi farine dorée. Si tu prends le fer de mes formes fauchées, si tu pétris les signes sombres de ce qui est l’été, de ce qui toujours aura été, fais de moi le pain qui nourri ceux qui toujours ont faim d’été.

J’ai été, et bientôt tout fini.

Valériane Des Voiles