A ma plus chère des devises…

Croire en la devise? Penser qu’elle s’exécute comme la besogne d’un vulgaire automate? Programmée? Écrite, comme de saintes volontés dans le marbre? Comme la naïveté qui accompagne le conte où l’histoire se terminera bien, au final. J’ai peur, quand l’odeur de la cendre vient piquer mes narines, et que le brasier est à l’œuvre. Jeter la pierre à ceux qui jonglent avec les étincelles? Je rejette l’anti-solution de châtier les désabusés, arborer leurs brouillons souillés de bavures d’encre et les confondre en coupables. Le risque de prendre l’inamovible pour de l’inactif, et que les mots ne soient pris seulement comme des images qu’on mire, à attendre que l’on nous en foute plein la gueule, à grand coup de morale bien construite, et se reposer sur l’état de droit. Quand est-il de l’état de faire? Agir, au quotidien des plus anodins gestes, pour ne pas se laisser consumer. Agir, au risque de rebuter les plus sceptiques, ceux qui croient que « Liberté, Égalité, fraternité » ne sont que fumeuses et préfèrent se raccrocher à des roseaux en guise de béquilles, aux mots trop usités mais jamais appliqués, à y remettre encore une couche, une cloison derrière un mur, des bonnes intentions. Le vivre ensemble, le progrès, l’union nationale, autant de perles qu’on accroche à nos langues  pour nous faire paraître plus beau, on va au confessionnal pour aller fracasser autrui dans  l’instant qui suit.

Sam Lebrave

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Join the discussion One Comment

  • Romain dit :

    Quoiqu’il arrive, cette campagne va laisser des stigmates.
    Et il faudra bien que nous assumions la responsabilité de nos actes… ou non-actes.
    Mais je veux croire en un bel élan qui portera haut notre devise. En attendant, pour aujourd’hui, ça me paraît compromis…