Autant de mots visités, de joyeux ramages. Ne sachant pas les décoder, je teins chacune de leurs plumes à ma guise, comme on collerai des pages de résultats sportifs sur le plus précieux des livres. L’émerveillement est celui du montagnard, non omniscient à chaque sommet qu’il rencontre, aguerri de ses précédents pas, contemple sans chercher la comparaison. Je dérive les textes à ne piger que les mots de liaison, un imbécile vissé à son dictionnaire comme un animal dépendant de son maître lors d’un concours canin. Tout en passant des coups de brosses et soufflant sur les toiles de l’incompréhension, je salue chaque brique, comme une intrigue qui ravirait le plus curieux des incultes, et ne trouverait d’issue que dans le plus ironique des combles de celui qui écrit sans pour autant déchiffrer l’autre.
Sam Lebrave
Illustration Site Pixabay Photographe Orythys
Déchiffrer une imagination, c’est impossible… On peut en revanche l’inventer, et toucher ainsi du doigt une autre vérité^^