J’ai nourri la bête
Immonde, à trois têtes
Discrète, à deux dos
Émiette, écorne l’égo
Encorne mes gestes
Assèche le cours d’eau
Entonne la chansonnette
Fait saigner le couteau
Agrippe les fresques
Et macule le tableau
Émascule le prêtre
Sans plaisir sans bedeau
Une orgie sous la couette
Une sonate pour le tombeau
Abandonne la musette
Le menuet et la parano
Une loi pour un malhonnête
Un diable dans le berceau
Sam Lebrave
Illustration: Bethe et Bloch, Formule (partie centrale du graphique) qui décrit la perte d’énergie de particules chargées rapides en traversant la matière.
La physique et les particules en guise de poème, merci Sam! L’autre jour, je lisais un petit billet d’humeur qui accusais la poésie de ne rien pouvoir du tout pour notre temps, parce qu’elle n’avait pas la capacité d’être figurative. Mais ce n’était pas vrai, comme tu le prouves à chaque fois que tu écris: la poésie peut être concrète, si concrète qu’elle raconte tout ce que l’on ne pourrait pas dire sans elle. Elle parle de physique, de ce qui coince, de ce qui couine, de ce qui grince et de ce qui flotte, caresse, blesse, casse, craque. Elle est plus réelle que le réel (surréaliste!). Ce que tu écris est si vrai!
Merci pour ce commentaire. Là c’est moi qui suis touché 🙂 🙂 🙂