Bas les masques!

Le jour où tombe les obligations. Les masques et surtout ce qui se cachait dedans, nos hontes, nos rancœurs et nos souffrance. Seront elles plus visibles maintenant? L’aveuglement persistera t-il, maintenant que l’alibi s’est éparpillé?

Les masques errent, par terre, ou à la poubelle, ou se coincent dans les grillages comme les cadenas du pont des arts. Une œuvre en perpétuel mouvement, qui a cependant tout figé. Qui a retenu pour des mois nos colères et nos envies, l’art de se taire contre l’art de vivre.

Le masque pour une grotte, où on s’est réfugié. Une fois la lumière qui surgit, combien auront peur à la surface de s’aventurer? Risquer le contact et le bois, l’écorce qui frotte et les sinus qui claquent. Un pas après l’autre, réapprendre là ou l’inaction a tuméfié et endormi, à ne plus savoir si nos jambes sont encore capables, et même si toujours elles existent.

Ce masque est enlevé, mais sommes nous libérés? Comme des éléphants à cette cordelettes, sommes nous habitués? Je veux dire par là y a t-il besoin encore du masque? Tant nos bouches sont cousues, et fermées à double tour, et notre silence parait comme l’abysse où nous avons tous plongé.

Sam Lebrave