Au quotidien, tout est rangé et tout peut bien attendre demain son pareil. Au quotidien, café-tartines, taf et retour. Un lit carré comme une cage, dans une chambre carrée comme une image, dans une nuit carrée comme rien d’autre. Va savoir pourquoi, pour moi, la nuit est toujours carrée. Parce que je la vois d’une fenêtre peut-être. Parce qu’elle n’est pas si grande qu’il n’y paraît. Jamais elle ne s’étire comme le jour, qui dès l’aube traîne, et pour finir n’en finit plus. Le jour est rond. La nuit est carrée, c’est un fait. Elle commence sur un mince trait, plutôt net, presque invisible. Ses étoiles, encadrées par les bâtisses, par les bois, par la terre, par les yeux, ressemblent à un tableau. Sont-elles aussi prisonnières? Et quoiqu’elles déploient de beauté, d’abîmes et de lumières, le jour les éteint.

Couché, debout, assis, couché. Au quotidien, attendre. Quoi? Je crois qu’on ne le sait même pas. Que ça passe? Que ça vibre? Que ça vive? Attendre. Mauvaise réponse. Il n’y a rien à attendre. Sauf la pluie. Les danses sont toutes des danses de la pluie. Des danses pour l’eau du monde, qui fait le haut, le bas, l’amont, l’aval, l’avant et l’après. La pluie comme GPS pour des voyageurs du quotidien.

Ticket s’il vous plait! Vos papiers, vos têtes d’identité, vos empreintes…les fumiers ont même touché à la merveilleuse empreinte. La digitale est un assassinat en bonne et due forme de la liberté, mais celle que laisse nos pas, la nuit, après la pluie, est la plus belle qui soit. Comme un animal du quotidien, tracer pour de bon une route. Sans rien attendre d’autre que la pluie.

Valériane Des Voiles

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  • Sam Lebrave dit :

    Les refrains parlent… Je suis pas cet esclave qui attend le week-end pour s’enfuir! Stupéflipe vite 😉
    Si tes refrains n’attendent pas le week-end, alors peut-être en levant les yeux tu verras les étoiles briller alors qu’il fait encore jour.