1€, tel est le prix de la démocratie, s’il faut maintenant payer pour voter.
Voter, pour ne pas élire, mais pour affirmer, en permanent minorité.
Affirmer une utopie, base de vie pour certains, base de la politique pour d’autres, pas forcément incompatible avec la réalité. Affirmer, au fil des semaines et des tours, le fait et la volonté de bâtir, sans utiliser les fumées épaisses des grosses machines trop bien huilées.
1€, après coup, pour se faire traiter à longueur de soirée de « looser », de fossoyeur du système, car il faudra trouver des coupables en temps et en heure, mais on m’a déjà glissé la pelle dans les mains. Le supplice a été jusqu’à écouter les arguments véreux de politicards insignifiants, ou à écouter les « think tanks » qui se confondent en débits de paroles sauvagement accumulés, entretenus et fermentés, afin de mieux nous servir le futur en un mot, sacrifice.
Derrière ce sacrifice, j’attends le jour du vote gratuit, le vrai, celui qui portera avec fierté un espoir. Un encore un, terrible unité, la mienne, qui se regarde sans cesse dans le miroir de la question et de l’isolement. Le vote unitaire, contre un obscurantiste, et contre un rétrograde, et contre un ambitieux, et contre un indécis.
Sam Lebrave
C’est dur.
Mes convictions sont sans cesse piétinées par la « responsabilité », la « réalité économique », le « sens du devoir ».
Mais s’il me plaît à moi d’être joyeusement irresponsable? Si j’en ai rien à carrer de la réalité économique? Le sens du devoir se résume-t’il simplement à voter pour le moins pire ou pour faire barrage à…? Je ne sais même plus précisément ce que j’attends et ce que je suis en droit d’attendre. Notre démocratie est-elle en train de se vider à ce point de sens qu’on n’arrive plus à en déterminer le bien fondé?
« Il paraît que chez les grands babouins d’Afrique, l’accession au rang de mâle dominant provoque une sécrétion d’hormones particulières.
C’est pour cette raison que celui qui devient le chef de bande se transforme brusquement. Son postérieur devient plus rouge et plus volumineux que celui de ses congénères. Et c’est grâce à ses fesses écarlates qu’il se fait craindre et respecté parmi ses sujets.
Des savants ont fait des recherches pour déterminer si ce phénomène n’existe pas également pour l’espèce humaine. D’après eux, ces changements, pour être visibles, se manifesteraient chez l’homme au niveau du visage.
Mais les hormones provoqueraient également une transformation du cerveau.
Cela serait une découverte capitale qui expliquerait enfin pourquoi les hommes politiques ne parlent pas le même langage AVANT et APRES les élections.
Ils ne trahiraient pas leurs promesses. Elles auraient tout simplement été faites par un autre.
L’homme politique descendrait ainsi du grand babouin et serait transfiguré lui aussi par une hormone mystérieuse. »
Apnée – Yves Reynaud
Je souscrit totalement à la comparaison aux babouins, dans le cadre professionnel j’ai pu le constater, apparemment, ça s’applique tout autant, Bravo pur la citation!
Pour le vote, je comprends également tes questionnements.
Je te renvoies vers le récit de Valériane pour l’alternative, car elle est élégante, joyeusement irresponsable, et pour moi non dénuée de tout sens quand l’acte est bien pensé et assumé et qui ne demande qu’à être concrétisé.
Dans toutes les situations politiques actuelles un malaise s’est installé, comme cette ambiguïté dans le fait de voter pour que de gros changements soient fait. C’est sur ce point que j’en veux à la classe politique, qui ont permis ce vacillement des esprit jusqu’à rendre le vote tel que tu le décris dans ton commentaire « à ne plus savoir quoi attendre ».
Je réagirai seulement sur ce point, car ceux qui assènent des coups de marteaux médiatiques à ceux qui vont voter (tu vois le système n’en est plus à une ambiguïté près) je leur répondrai via la petite urne qui est encore mise à ma disposition « Je sais ce que j’attends des politiques ». Cela ne sera pas un geste neutre, ni inutile, mais seulement unitaire comme je le souligne dans mon récit.